Il m’est arrivé un truc assez surprenant quand j’ai lancé l’épisode 0 de mon podcast Autocompassion · Relation à Soi la semaine dernière.

Après avoir enregistré l’épisode, je l’ai écouté et j’étais plutôt satisfaite du résultat. Ça n’était pas parfait, loin de là, mais je trouvais que c’était assez bien pour être publié. Ce que j’ai donc fait. Après la publication, je suis allée sur Spotify pour écouter l’épisode et vérifier que tout était en ordre, et là, horreur!! Je trouvais ma voix affreuse, mon accent à couper au couteau. Ce que je disais me semblait creux et sans intérêt, ma manière de parler insupportable… Mékeskispasse?? Après quelques secondes de torture, j’ai coupé la lecture et j’ai décidé que c’était bien la dernière fois que je m’infligeais ce supplice!!

Mais alors, qu’est-ce qui a bien pu se passer? Qu’est-ce qui a fait que quand j’ai écouté «juste pour moi», j’ai trouvé le résultat satisfaisant, mais quand j’ai écouté exactement le même enregistrement en imaginant que d’autres allaient aussi l’écouter, j’ai eu envie de le supprimer dans la seconde de toutes les plateformes d’écoute? Étrange, non?

En y réfléchissant, j’ai réalisé que ma première écoute était neutre parce qu’il n’y avait aucun enjeu. C’était juste moi avec moi-même, pas de regard (ou plutôt d’oreilles…) extérieur. Je ne risquais pas d’être jugée, critiquée, moquée et Dieu sait quoi d’autre. Par contre, la seconde écoute était celle d’un moi complètement exposé aux opinions des auditeurs, et je me sentais terriblement vulnérable. Et comment me débarrasser de ce sentiment extrêmement inconfortable (en tout cas pour moi)? Et bien en cherchant les moindres défauts de ce que j’avais créé et en m’efforçant de tous les repérer, corriger, effacer… En faisant en sorte d’obtenir la perfection, quoi!

Heureusement, sur ce coup-là, je me suis arrêtée avant de partir dans cette spirale d’autocritique et de recherche effrénée (et vaine) de perfection. Mais combien de fois ça m’est arrivé par le passé de passer des heures à peaufiner un texte que j’avais écrit pour mon site web ou mon blog? À chercher LE mot juste, à traquer la moindre faute d’orthographe… Et si par malheur j’en repérais une par la suite que j’avais manquée avant la publication, je me précipitais sur le site pour la corriger! Ouf, espérons que personne n’avait vu cette AFFREUSE et IMPARDONNABLE erreur! C’est la fameuse loi de Pareto en fait: 20% du temps consacrés à écrire le texte, enregistrer l’épisode de podcast… et 80% à peaufiner et rechercher la perfection! Bonjour l’efficacité…

Après tout, si c’est assez bien pour moi, alors c’est assez bien pour les autres…

Et si ça n’est pas le cas, tant pis! Je préfère conserver le plaisir dans la création et vivre dans l’ignorance bienheureuse de ce que les autres en pensent plutôt que me ronger les sangs parce que je ne suis pas sûre que ce que j’ai créé est assez bien… Assez bien pour qui? Et selon quels critères? Chaque personne a ses propres goûts, ses préférences… Comment espérer satisfaire tout le monde? C’est impossible bien sûr, rien de plus qu’un mirage dans le désert…

En fin de compte, ce qui m’importe le plus, c’est de créer du contenu qui a du sens pour moi, qui vient du cœur, et qui reflète le message que j’ai envie de transmettre. Et je veux croire que les personnes qui peuvent en bénéficier trouveront ce dont elles ont besoin, même si mon contenu n’est pas parfait!

L’autocompassion consiste à se traiter soi-même avec bienveillance et tolérance, en acceptant ses “défauts”, ses erreurs, ses imperfections… Tout simplement parce qu’on a conscience que chaque être humain en a aussi! Plus on pratique l’autocompassion, moins la recherche de perfection occupe de place dans notre vie. Grâce à elle, on apprend à se détacher peu à peu de la voix implacable du critique intérieur et de la peur du jugement. Ainsi, cela permet à un certain détachement bienvenu de s’installer.

As-tu déjà remarqué cette tendance à rechercher la perfection chez toi? Qu’est-ce que tu aimes faire, mais que tu ne t’autorises peut-être pas à montrer au monde, parce que tu as peur du jugement des autres? Ça peut être écrire, dessiner, peindre, chanter, danser, …

Et si tu décidais que même si tu n’es pas sûr·e que ça plaira, tu allais prendre le risque quand même, parce que c’est quelque chose qui te tient à cœur? Qu’est-ce que ça te fait de t’imaginer ça? Tu ressens peut-être un peu de peur, c’est normal, mais est-ce que tu ressens aussi de l’enthousiasme? de la joie? de l’excitation?

Alors, quand est-ce que tu te lances?…