6 idées reçues à propos de l’autocompassion
L’autocompassion n’a pas forcément bonne réputation, car elle est souvent mal comprise et associée – à tort – à des croyances erronées. Si l’on souhaite apprendre à être autocompatissant, il est important d’en prendre conscience. Sinon, ces fausses idées et ces doutes peuvent devenir des obstacles importants à la pratique.
Avant de poursuivre la lecture de cet article, je t’invite à te poser la question suivante: «Quelles sont mes propres idées reçues et doutes à propos de l’autocompassion?»
As-tu pu en identifier quelques-uns? Très bien! Alors voyons maintenant ceux qui sont les plus répandus dans notre culture occidentale.
Idée reçue n° 1: Pratiquer l’autocompassion revient à s’apitoyer sur son sort.
«Et ça n’est certainement pas ça qui va m’aider à me sentir mieux!»
En réalité, l’idée derrière l’autocompassion est justement de ne pas s’apitoyer sur son sort! Au lieu de se dire: «Oh, pauvre de moi, c’est vraiment injuste ce qui m’arrive», on va plutôt dire: «Oh, c’est dur ce qui m’arrive, ça fait mal. Mais c’est normal que je me sente comme ça, une autre personne dans la même situation se sentirait pareil. Que puis-je faire maintenant pour m’apporter le soutien et le réconfort dont j’ai besoin?».
Le ton est assez différent, non? Se montrer autocompatissant n’implique pas de nier ses problèmes ou ses difficultés, mais au contraire de:
- les reconnaître et les accepter, sans chercher à les faire disparaître ou à les changer (=pleine conscience),
- se rappeler qu’on n’est pas seul dans sa souffrance et que chaque être humain connaît la souffrance dans sa vie (=humanité commune),
- écouter ses besoins du moment pour pouvoir y répondre, en s’offrant par exemple des paroles ou un geste de soutien ou de réconfort, un moment de détente, une activité bien-être… (=bienveillance envers soi).
Ces 3 étapes – pleine conscience, humanité commune, bienveillance envers soi – sont en fait les 3 composantes de l’autocompassion.
Idée reçue n° 2: L’autocompassion, c’est pour les mauviettes.
«Pour réussir, je dois être fort et surtout ne pas montrer mes faiblesses!»
En réalité, l’autocompassion augmente la résilience. Cela signifie qu’on devient mieux capable de faire face aux difficultés et d’y répondre d’une manière adaptée. Se montrer autocompatissant ne revient donc pas à se montrer faible, au contraire. Parce qu’on reconnaît et accepte ses difficultés, faiblesses etc., elles ont moins d’emprise sur nous. Ainsi, on est moins susceptible de se laisser envahir ou abattre par elles.
La recherche sur l’autocompassion a montré que les personnes qui la pratiquent régulièrement ont une meilleure capacité à faire face à des situations difficiles telles qu’un divorce, un traumatisme, une maladie ou des douleurs chroniques.
Idée reçue n° 3: Être autocompatissant et se préoccuper de ses besoins revient à être égoïste ou égocentrique.
«Il faut s’occuper plus des autres que de soi.»
Cette idée est très répandue… et fausse! Prendre soin de soi n’implique pas qu’on va se désintéresser des autres et rester centré uniquement sur sa petite personne. Au contraire! Si on prend le temps de s’occuper de soi, de satisfaire ses besoins, on se sentira bien dans sa peau. Et quand on se sent bien, on a envie de le partager et d’en faire profiter d’autres, non?
J’aime bien illustrer cela par l’exemple suivant. Si un ami te demande de lui prêter un peu d’argent, est-ce que tu seras plus susceptible d’accepter si ton compte en banque est A) bien fourni, ou B) à sec? Il y a des chances que tu aies répondu A), non?
C’est pareil pour les besoins des autres: on est bien plus à même de pouvoir y répondre positivement si nos propres besoins sont comblés que si on est au bout du rouleau parce qu’on s’ignore complètement!
Idée reçue n° 4: Si je pratique l’autocompassion, je vais devenir complaisant envers moi-même.
«Je ne ferai plus faire d’effort, je deviendrai paresseux·se, je ferai ce que je veux quand je veux… Je dois me serrer la vis si je ne veux pas que ça arrive!»
On a souvent cette impression que pour réussir ou pour réaliser quelque chose, on doit être très dur et exigeant avec soi-même. On pense que si on ne l’est pas, on va se laisser complètement aller à une vie de paresse et de débauche! En réalité, c’est plutôt le contraire qui se produit: les personnes autocompatissantes n’ont pas des objectifs moins ambitieux que les autres. Par contre, elles sont mieux capables de faire face aux difficultés qui peuvent se présenter quand elles veulent réaliser quelque chose. Elles parviennent aussi à mieux gérer les éventuels échecs qu’elles peuvent rencontrer. Par conséquent, elles osent plus facilement prendre des risques pour réaliser leurs objectifs, car elles savent que si ça ne marche pas, elles sauront rebondir.
Voir les choses comme ça aide à avancer, car on sait que quoi qu’il arrive, on sera capable de faire face. Pas besoin donc de procrastiner, de se chercher des excuses pour ne pas avancer… On reste actif, efficace et focalisé sur son but!
Idée reçue n° 5: L’autocompassion sert à se donner des excuses.
«Je vais m’en servir pour ne plus prendre pas la responsabilité de mes actions ou de ce qui m’arrive.»
Au contraire! Quand on est autocompatissant, on accepte de faire face aux conditions présentes. Cela inclut nos difficultés, nos faiblesses, nos imperfections, notre souffrance… et nos erreurs!
Par conséquent, on n’a pas besoin de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, de trouver un coupable ou un bouc émissaire. On accepte que le fait de commettre des erreurs fasse partie de la condition humaine. On peut donc plus facilement tirer les leçons de ses erreurs, présenter ses excuses aux personnes à qui on a fait du tort, et se remettre en selle au lieu de continuer de se taper sur la tête à cause de ce qui est arrivé.
Idée reçue n° 6: L’autocritique est la meilleure manière de se motiver et de passer à l’action.
«Avec l’autocompassion, je vais me laisser aller et ne plus faire d’effort.»
C’est une croyance répandue, mais la recherche a montré que c’était exactement le contraire qui se produit! Quand on se critique soi-même en pensant que ça va nous motiver et nous aider à avancer, en réalité, on est simplement en train de saper sa confiance en soi et de se faire craindre l’échec.
L’autocompassion est une bien meilleure source de motivation, car ce qu’elle cherche à nous apporter, ça n’est pas la satisfaction de plaisirs immédiats, mais le bien-être et la santé sur le long terme. Il s’agit donc d’une motivation saine et durable, qui a bien plus de chances de se maintenir sur la durée que la motivation faible et chancelante que nous fournit l’autocritique.
En conclusion
La recherche réalisée ces dernières années a clairement démontré les effets positifs et les bénéfices d’une pratique régulière de l’autocompassion. Pourtant, celle-ci a encore souvent une mauvaise image, ce qui peut décourager certaines personnes de la pratiquer. C’est très dommage, car dans notre monde occidental, nous avons bien besoin d’apprendre à nous traiter mieux nous-même!
J’espère que cet article aura permis de remettre les choses en perspective et de rétablir la vérité sur les idées reçues les plus répandues et les plus tenaces à propos de l’autocompassion.
En savoir plus
[1] Neff Kristin, S’aimer: Comment se réconcilier avec soi-même, 2013, Éditions Belfond (Paris). Acheter à la FNAC Suisse.
[2] Germer Christopher K., L’autocompassion: L’indulgence avec soi-même, 2013, Éditions Odile Jacob (Paris). Acheter à la FNAC Suisse.
[3] Neff Kristin & Germer Christopher K., Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience, 2020, Éditions De Boeck Supérieur (Louvain-la-Neuve). Acheter à la FNAC Suisse.
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À propos de l'auteur
Christel
Praticienne du Code des Émotions · Conseillère en Fleurs de Bach · Praticienne d'hypnose régressive quantique (QHHT)
Je vous accompagne sur votre chemin vers la libération et la guérison émotionnelles et la reconnexion avec votre Soi supérieur.